La grande finale de l’édition 2023-2024 du concours d’entrepreneuriat étudiant organisé par Telecom Valley se tenait ce 19 mars au Campus des Lucioles de l’Université Côte d’Azur à Sophia Antipolis.
Du drone à l’application de développement personnel en passant par le robot de surveillance ou encore le passeport mémoriel pour les personnes souffrant de maladies neurodégénératives : les étudiants et entrepreneurs en herbe du Challenge Jeunes Pousses 2024 étaient particulièrement inspirés lors de cette finale du concours. Une finale organisée dans un amphithéâtre du campus sophipolitain de Polytech, et c’est tout un symbole pour Jean-François Carrasco, traditionnel maître de cérémonie du concours aux côtés de Max Chazarra (Atos et ancien participant du concours). « C’est très symbolique, parce que c’est une maison qui accueille des formations qui fournissent régulièrement des étudiants qui viennent grossir les rangs de ce concours de création d’entreprise. Ça fait un peu plus de 20 ans que Telecom Valley s’implique de façon persistante dans l’écosystème avec une volonté de le pérenniser. Dans cette logique de transmission, nous voulons planter quelques graines chez les étudiants du territoire de la Côte d’Azur pour que dans le futur, ces graines germent et qu’ils créent leurs boites et créent des emplois. Si cette démarche, à un moment ou à un autre, finit par fleurir, nous aurons gagné notre pari, et l’histoire nous démontre que nous avons, pour l’instant, plutôt raison« . Les exemples de réussites entrepreneuriales issues du concours sont nombreux, à commencer par la coprésidente en titre de Telecom Valley, Teresa Colombi, qui a participé en 2004 à l’une des toutes premières éditions du CJP avec son projet, qu’elle a depuis converti en entreprise florissante, Ludotic.
4 projets 5 étoiles
Pour départager les quatre projets en lice cette année, Strive, Pass-Memo, Hirondelle et Neo-GK, le jury désigné était composé d’Assia Smaïni, nouvelle responsable de l’incubateur Les DéCCIdeuses de la CCI Nice Côte d’Azur, François Clergeot, directeur du développement de Sophia Antipolis (CASA), Franck Lavagna, directeur des relations extérieures d’Orange, Sylvain Caucheteux, dirigeant de Cirkwi et Julien Van Quackebeke, dirigeant de All4Test et UpSkill4IT.
« Avec des délibérations particulièrement difficiles, toutes les équipes ont fait un travail remarquable tout au long de l’année. Nous voyons bien les efforts consentis, aussi bien du côté des présentations -qui étaient excellentes- que des prototypes présentés. Nous avons été vraiment impressionnés, et pour avoir fait partie de plusieurs jurys de Challenges Jeunes Pousses, je peux dire que c’est un excellent cru, d’autant plus difficile, donc, de choisir le vainqueur« , commente Franck Lavagna. Pour succéder au projet Santina, gagnant du prix Isabelle Attali en 2023, c’est l’équipe du projet Pass-Memo qui s’est distinguée. « Le jury a été particulièrement sensible à la partie sociétale du projet, il y a là à la fois un business à court terme qu’on sent très rentable et en même temps une vision à long terme que l’on sent encore plus importante au niveau sociétal« , souligne Franck Lavagna.
Pass-Memo marque les mémoires
Après avoir raflé le prix du public au Créathon d’Initiative Nice Côte d’Azur ce week-end, le projet drivé par Pierre Getti, Pierre Canivet et Yu Song a également convaincu les membres du jury du Challenge Jeunes Pousses. Le concept ? Créer des livres personnalisés facilitant la transmission des mémoires des personnes atteintes de maladies neurodégénératives. « Nous allons mettre en place une plateforme, Pass-Memo, où toutes les familles pourront uploader les témoignages et les photos avec leurs proches. Ensuite, nous allons envoyer des étudiants, des bénévoles, et même des journalistes pigistes qui vont être en interaction, en face à face avec ces personnes pour récupérer leurs témoignages. Ces témoignages vont alimenter l’intelligence artificielle de Pass-Memo qui mettra en forme et en page ces livres, qui seront ensuite imprimés« , explique Pierre Getti.
Un concept qui devrait faire ses preuves, d’après l’étude de marché des trois étudiants, qui ont planché sur un solide business plan et ont même déjà réalisé un chiffre d’affaires de plus de 3.000 euros en créant une dizaine de passeports de mémoire. Travaillant en étroite collaboration avec des experts médicaux et para-médicaux, les trois néo-entrepreneurs espèrent que « d’ici dix ans, Pass-Memo deviendra le premier traitement thérapeutique non médicamenteux remboursé par la Sécurité sociale« .
Yu Song, Pierre Canivet et Pierre Getti.