French Tech Côte d’Azur : Fred Bossard remplace Eric Leandri, Cédric Messina rempile
26 avril 2021
Assemblée élective ce 26 avril pour la FTCA. Et comme dirait l’autre, « cette fois, c’est la bonne » pour une filière numérique azuréenne en demande.
«Un personnage», dixit Cédric Messina pour parler de son alter ego sur le départ, co-président sortant, Eric Leandri (ex-Qwant), qui tire sa révérence après plus de cinq années passées au sein du collectif. En direct de Roissy, le sortant s’exprime : «cinq ans dans un écosystème génial», avec l’obtention du label French Tech à la clef, signe tangible d’une bataille remportée par l’ensemble du territoire. Un sésame validé trois fois aujourd’hui, ce qu’Eric Leandri traduit par une «fierté de nos équipes, soudées, une fierté d’avoir su d’écouter les autres, Sophia Nice, mais aussi Cannes et Grasse, qui apportent leurs idées, leurs petits plus…»
Pour lui comme pour les autres, le vrai décollage pour la FTCA, c’est maintenant. «Ensemble». Cédric Messina (My Coach), l’autre avant historique de l’équipe azuréenne, renchérit : « ce que je souhaite vraiment, c’est que les petites messes basses, les petites histoires cessent, pas les idées, mais quand on a la chance d’avoir une équipe comme la nôtre, il ne faut pas gâcher nos chances ». Le capitaine Leandri quitte la barre, pas le navire, avec le sentiment qu’une page se tourne dans le bon sens.
Quelle gouvernance ?
Etre plus agiles, mettre le chef d’entreprise au cœur du projet et tenir compte de chaque territoire : le 11 mars, les piliers (re)fondateurs des nouveaux statuts ont été votés à l’unanimité, il s’agit de passer en phase active pour le collectif azuréen, à qui il manquait encore une colonne vertébrale officielle :
Cédric Messina rempile, Fred Bossard (Wacan) remplace donc Eric Leandri dans le ticket gagnant, Michel Gschwind (Areco) prend une vice-présidence amplement méritée et révélatrice pour le pays grassois. A Cédric Messina, qui sort déjà d’un mandat de deux ans et demi car rallongé par la Covid, avec pour mission de porter la bonne parole au national, parrainé par Université Côte d’Azur, la CASA et les Pays de Lérins, signe d’une récurrente tension inter-territoriale enfin apaisée par une posologie entrepreneuriale adaptée. A Michel Gschwind, élu vice-président, le rôle de facilitateur de relations avec la puissance industrielle grassoise. A lui-aussi l’organisation d’un scale-up Club, les plus de 1M€ de CA qui veulent changer d’échelle. «On est premiers sur la création d’entreprises numériques, mais on n’a pas de boites qui dépassent les 150 collaborateurs, on est bons sur la croissance exogène, il faut aujourd’hui miser sur l’endogène, les arbres aux racines profondes poussent plus haut», et c’est un sacré challenge que fixe Cédric Messina au boss d’Areco, qu’on connaît pour son appétence à lever des clients plutôt que des fonds…
A Nathalie Orvoën (Nice Start-s-Up) d’assurer le volet diversité et féminisation, une demande forte du gouvernement, géniteur du concept French Tech, qui à ce titre compte bien maîtriser la ligne éditoriale du combo. «Faire germer une génération d’entrepreneuses», une mission qui va comme un gant à la Breizh de l’équipe, impliquée depuis longtemps dans la structuration et la dynamisation de l’écosystème azuréen.
Frédéric Bossard, le petit nouveau du tandem présidentiel, déjà co-président de Telecom Valley avec l’ami Carrasco, est dans les starting-blocks. Son sentiment à l’heure du sacre ? «Un grand plaisir à lancer cette dynamisation, comme nous l’avons fait sur Telecom Valley. Et c’était important que tous les territoires soient représentés, on est loin des guéguerres qui n’ont en fait ni lieu d’être, ni parfois même existé…» Pour finaliser le bureau 2021, Romain Didier prend la trésorerie, avec pour adjoint Thomas de Pariente, le secrétariat général revient à Grégory Biondo épaulé par Olivier Béchu, une gouvernance équitable, renouvelée à 50% avec deux Cannois et deux Grassois à bord, et pour Grasse, cette représentation est une première… «A nous de jouer maintenant, conclut le copilote Messina, c’est un sprint, mais on devait faire l’effort pour ce territoire, on a de grosses ambitions nationales, il faut finir dans les trois ou quatre meilleures capitales (sur 12) et c’est finalement plus facile de partir d’un terrain vierge…»
Et les censeurs sont…
Les entrepreneurs devant c’est bien, mais pour une réussite territoriale globale, place aux institutions, représentées par des « censeurs » dans le bon sens du terme il faut l’espérer, à commencer par la région Sud avec Bernard Kleynhoff, fidèle au poste, lui qui a connu les quatre territoires partis en mode perso à la conquête de la French Tech nationale, ravi de cette «réelle naissance», dans l’unanimité et la tendresse, d’un beau bébé azuréen. «Alors on démarre à fond et on accélère tout le temps», telle est sa devise, naissance après naissance. «Créer de l’emploi», le leitmotiv pour David Simplot dans son costume d’élu antibois, «et il faut que toutes les startups soient derrière la FTCA, l’aventure ne fait que démarrer». Didier Vescovi, le «censeur cannois», parlera lui-aussi de belle solidarité, de symbiose plutôt que de concurrence, d’atouts à faire valoir. «Le territoire attire» et c’est bien là le principal atout. Mettre l’action sur l’identification des pépites et des licornes, voilà ce que la FTCA new age doit permettre.
UPE, CCI, Team Côte d’Azur, Université Côte d’Azur, les puissants satellites vont rester fortement engagés, ils le réaffirment, avec un hommage général et appuyé rendu à Eric Leandri pour ses bonnes œuvres collectives. Dans l’objectif de répondre à la demande des entreprises, en formation, en infrastructures… Les censeurs n’ont bien sûr qu’un avis consultatif, mais ils ont aussi un portefeuille.